En Amérique du Sud, dans l'actuel Pérou, à 200 km de Lima et à 23 km à l'intérieur des terres, six grandes pyramides baignées de lumière blanche, entourées d'une trentaine de pyramides plus modestes, nous laissent entrevoir de somptueuses oeuvres architecturales sur le Nouveau Monde, à l'époque des pyramides égyptiennes. Une série de datation au carbone 14 sur des fibres de végétaux prélevées dans les ruines de la plus grande des pyramides atteste que la ville fut fondée aux alentours de 2 600 ans avant J.-C. Pour Winifred Creamer, l'une des membres de l'équipe, Caral serait "le berceau des civilisations du Nouveau Monde". Découvert en 1905, le site n'avait alors pas suscité l'intérêt des archéologues de l'époque, car il ne recelait pas de trésors "monnayables". Plus tard, dans les années 70, la guérilla menée par des opposants communistes puis par le groupe du Sentier lumineux interdit toujours une recherche approfondie. |
Comprendre simplement Sacs en fibre de roseau En 1994, Ruth Shady Soli, une archéologue américaine explore le secteur et découvre que les monticules de terre présents à Caral cachent en réalité les ruines de gigantesques pyramides. Elle en découvre une quarantaine, deux places circulaires encaissées dans le sol, un amphithéâtre, des petites maisons de pierre et en bois, le tout réparti sur 65 hectares. Une découverte pour le moins inattendue, qui sera complétée par des campagnes de fouilles dont la dernière vient de s'achever. Les six grandes pyramides s'organisaient en cercle autour de l'immense place publique. Tronquées au sommet, de facture primitive, elles étaient bâties en terrasses étagées. Les murs porteurs en pierres taillées étaient recouverts de plâtre de teintes pastel. Des pierres et des galets provenant de la rivière étaient transportés dans des sacs en fibre de roseau et déposés tels quels pour combler les volumes internes de la pyramide. Ce sont ces sacs qui ont servi aux datations. La cité sainte La pyramide principale, la "Piramide Mayor", possédait des dimensions vertigineuses. Sa base de 160 m par 150 m soutenait l'emsemble de la structure haute de 18 mètres. Au sommet, une esplanade, accessible par un grand escalier, comportait un réceptacle destiné à entrenir les feux sacrés, ainsi qu'un petit bâtiment de plusieurs pièces construit en pierre volcaniques, assemblées avec du mortier. Dominant la grande place et visible de tous, cette terrasse était probablement utilisée pour des rituels religieux. Caral a prospéré pendant six ans ans (de 2627 à 2020 avant J.-C.) grâce à une économie fondée sur la culture du coton. A en croire Ruth Shady Solis, les habitants de Caral vivaient sur les côtes du Pacifique, à une vingtaine de kilomètres de la cité, échangeaient technologies, aliments et matières premières. Caral marchandait son coton, fort utile pour la fabrication de filets de pêche, contre du poisson. C'est ce qui explique l'abondance d'arêtes de sardines et d'anchois fossilisés retrouvés dans la cité. Offrandes humaines Caral fut ainsi le centre névralgique de toute la vallée de la Supe., qui s'étend sur 90 km depuis la côte Pacifique jusqu'aux sommets des Andes et qui regroupe dix-sept autres sites précéramiques (antérieurs à l'apparition de la poterie). La civilisation de cette vallée a ouvert la voie aux Incas qui ont régné bien plus tard sur les Andes (du XIIIe au XVIe siècle) jusqu'à l'arrivée des premiers Européens. Certes, aucun lien de parenté ne peut être établi entre les habitants de Caral et les Incas, qui séparent plus de trois mille ans. Cependant, la civilisation inca qui s'installa dans cette région partage quelques traits avec la civilisation de Caral. La vieille cité abrite en effet des restes d'offrandes humaines, notamment un bébé de moins de 1 an, enveloppé dans une natte de jonc et enterré sur un mur de la pyramide la plus à l'ouest. Les deux cultures ont également en commun l'utilisation de foyers destinés à brûler des offrandes .. Dernière déouverte de taille, qui complète ce surprenant inventaire, la mise au jour de deux monolithes oblongs de 1,70 m de hauteur, dressés sur les esplanades de l'amphithéâtre et de la Piramide Mayor. Ces pics de pierre, qui symbolisaient la prise de possession du premier ancêtre sur le territoire, fleurirent un peu partout au Pérou jusqu'à la conquête espagnole. Preuve s'il en est que Caral est une racine de la culture andine ...
Découverte en juin 2015 de trois statuettes créées par l'ancienne civilisation de Caral au Pérou par les archéologues, dépeignant probablement des dirigeants politiques et une prêtresse.
Les figurines en terre cuite, ne mesurant pas plus de 80cm, ont été découvertes dans le quartier de Vegueta, dans la province Huaura de Lima et ont été datées à une date remontant à 3.800 années (vers la disparition de cette civilisation donc...). La découverte a été annoncée par le ministère de la Culture.
Les chercheurs disent que les statuettes avaient une signification symbolique profonde - elles ont été trouvées dans un panier de roseaux attachés avec du coton, avec un autre panier placé à l'intérieur. Les personnages avaient été disposés de façon à ce que l'un regarde un autre.
Deux des statuettes sont soupçonnées avoir été des autorités politiques, avec la troisième représentant une prêtresse.
La statuette de sexe masculin est nue et possède des parties de son corps et de son visage peint en blanc (à gauche). Il est assis les jambes croisées avec des cheveux jaunes tombant sur ses épaules et portant un collier de perles.
Une deuxième figure politique féminine de haut standing est également nue, avec son visage peint avec des bandes blanches et noires et une coloration des lèvres . Elle a les cheveux rouges et un collier de perles rouges et noirs.
La figure centrale est celle d'une prêtresse (?) et est beaucoup plus grande que les deux autres. Son visage est peint en blanc avec des points rouges. Ses cheveux sont noirs avec une frange rouge et elle porte aussi un collier.
On a trouvé également sur le site deux têtes d'argile de femmes - si elles avaient été des statues pleines, elles auraient eu une hauteur d'environ 50cm. Les têtes étaient enveloppées dans un tissu et étaient couvertes de plumes jaunes, bleues et oranges - peut-être de aras.
La civilisation de Caral est apparue il y a environ 7.000 ans avant maintenant ou 5.000 ans avant JC, et couvrait une superficie de plus de 60 hectares. Tout le site a été abandonné, intact, vers 1.800 avant JC pour des raisons inconnues .
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sainte-marie des cabanes
samedi 15 août 2015
Les pyramides de Caral (article + documentaire).
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