sainte-marie des cabanes

sainte-marie des cabanes
forteresse de "solitude"

samedi 8 août 2015

Un autre regard: la Primhistoire.



La Bible parle du déluge, les tablettes d'argile de Babylone en donnent une version
identique et plus ancienne : voilà, au sens littéral du mot, l'histoire écrite que l'on considère en
général comme le premier témoignage de notre civilisation.
Ce postulât procède, selon nous, d'une erreur millénaire des Hébreux et des chrétiens
pour qui la Thora et la Bible doivent demeurer les canons de la Vérité. « Ne pas changer une
ligne... un mot... un iod... » Précisent les textes hébraïques !
Certes, le monde doit beaucoup aux Hébreux de même qu'aux Hindous, aux
Égyptiens, aux Grecs; certes, la Bible est un document précieux, mais Adam et Eve n'étaient
ni Sémites, ni Hindous, ni Egyptiens, ni Grecs. Un tel concept fait vraiment trop bon marché
des découvertes effectuées depuis un siècle de sociétés préhistoriques très évoluées, lesquelles
— c'est très fâcheux - furent ignorées des scribes de la Genèse.
Après élimination des pseudo-hominiens — australopithèque, sinanthrope,
pithécanthrope, homme de Fontéchevade, homme de Piltdow - qui représentent soit des faux
notoires, soit des extravagances, il semble que le premier homme connu soit celui de Cro-
Magnon, un pur Périgourdin vieux de quelque 40 000 ans !
Toujours en demeurant dans la ligne de la préhistoire, la civilisation est pictopérigourdine,
car on ne peut dénier la qualité de civilisés aux dessinateurs poitevins qui
gravèrent les livres de pierre de la bibliothèque préhistorique de Lussac-les-Châteaux
(Vienne), et aux peintres périgourdins des Grottes de Montignac-Lascaux (Dordogne).
Pourtant, les archéologues, soit par sectarisme religieux, soit par manque de
conviction et de combativité, refusent d'imaginer une véritable civilisation du Cro-Magnon ou
du Neandertal, avec cités construites, commerce, industries, arts, etc.
Certes, si par civilisation on entend l'expression d'une société analogue à la nôtre, alors
sans doute devons-nous replonger le Cro-Magnon dans les limbes originels.
Mais n'est-il pas abusif de croire que la première civilisation humaine fut
méditerranéenne ou orientale, voire même terrestre?
Notre histoire remonte bien avant les tablettes d'argile des Sumériens, puisque les
traditions orales et la géologie nous apportent l'écho lointain d'événements extérieurs au
monde des Anciens, et difficiles à dater, mais dont l'authenticité est certaine.
(1) Nous entendons par « primhistoire », la période de la vie de l'humanité,
antérieure à la protohistoire, parallèle à la préhistoire, mais différente, dans le sens qu'elle
suppose l'existence de civilisations avancées.




Le monde d'au delà des mers
Les traditions celtiques font état d'un autre monde situé « par-delà les mers » en
direction du ponant, alors que la Bible, claustrée dans un système égocentrique devenu
périmé, fixe le berceau de l'humanité dans le Proche-Orient de l'Euphrate et du Tigre, avec
pourtant une possibilité d'expansion vers le ciel de Dieu, lequel signifie peut-être les astres.
Les théologiens, les historiens, acceptant avec complaisance le postulat biblique, lui
ont délivré des lettres de créance.
Mais alors, quel cas devons-nous faire des traditions d'Irlande, de Galles, de France,
d'Espagne, du Mexique et des mythologies éparses dans le monde, qui toutes, bien entendu,
ont leur propre cosmogenèse?
Honnêtement, notre étude des civilisations probables doit s'inspirer de l'ensemble des
traditions et faire converger les chemins vers le monde logique où nous mène la connaissance.
En ce sens, le centre géométrique de l'humanité n'est pas en Orient, et l'Histoire
connue, entendue, vécue, ne commence ni avec Sumer ni avec le déluge, qui sont pour les
archéologues classiques le point de contact idéal de la certitude scientifique et de la conjecture
traditionnelle.
Indéniablement, le déluge universel cité par la Genèse implique des effets beaucoup
plus redoutables que ceux relevés dans les contrées de l'Euphrate et du Tigre. La Terre fut
submergée à Ys, de même qu'entre la France et l'Angleterre : voilà une certitude historique
antérieure à Sumer.
Toujours dans l'ordre chronologique, les écritures préhistoriques et alphabétiformes de
Glozel (Allier), Newton (Ecosse), Alvao (Portugal), Bautzen (Saxe), Costi (Roumanie),
précèdent les tablettes de Babylone de plusieurs millénaires et suggèrent l'existence de
peuples cultivés, héritiers de très anciennes civilisations disparues.
Avec entêtement, les archéologues se cantonnent dans un rationalisme étriqué : pas de
fer au delà de 3 500 ans dans le passé... donc, le bronze a précédé le fer (ce qui est hautement
insensé, car ne tenant compte que des limites de conservation de la matière), pas de ruines
plus anciennes que les ziqqurats (tours à étages) de Babylone, donc le monde civilisé est né à
Sumer !
Eh bien, non !

Buffon, Laplace, Arago, Humboldt disent :
Oui, pourquoi pas vous?
Les traditions chinoises assurent que la civilisation terrestre est antérieure de plusieurs
centaines de milliers d'années à l'époque actuelle.
Le naturaliste Buffon pense qu'en certaines régions du globe, des granits, des
porphyres, des jaspes, des quartz sont jetés par blocs sur une ligne de chute avec d'autres
corps fossiles, les plus étrangers à la terre.
Le célèbre mathématicien Laplace (1) a écrit :
De grands peuples dont les noms sont à peine connus dans l'histoire ont disparu du
sol qu'ils ont habité; leur langue, leurs cités même, tout a été anéanti; il n'est resté des
monuments de leur science et de leur industrie qu'une tradition confuse et quelques débris
dont l'origine est incertaine.
(1) Exposition du Système du Monde, Laplace, 1ere édition.
Alexandre Humboldt, créateur de la géographie botanique, certifiait qu'un grand
cataclysme avait immergé la majeure partie de l'antique Terre, habitée.
Il est incontestable, dit Arago, que les inondations n'expliquent pas les effets
remarqués par les géologues. Le grand physicien croyait à un profond bouleversement de la
surface terrestre causé par une catastrophe cosmique.
Il y a mille preuves traditionnelles ou monumentales qui nous font connaître qu'avant
cette conflagration générale, la terre avait eu une civilisation universelle dont il ne resta que
des vestiges, avait assuré en 1785 Jean Sylvain Bailly, astronome du roi, membre de
l'Académie des sciences.
Partant de ces révélations d'hommes illustres, l'écrivain A. d'Espiard de Colonge avait
ainsi résumé le problème : Tout paraît entassé sans ordre sur la surface terrestre. On dirait
qu'un autre monde est tombé sur la terre ou s'y est ajouté en y précipitant des débris.
De nos jours, les géologues, ethnologues, archéologues et savants de toutes les
disciplines sont d'accord pour reconnaître que plusieurs grands séismes et déluges ont ravagé
la terre et anéanti sa population à des époques approximativement déterminées : 4 000, 10
000, 16 000 ans, etc., avant notre ère.
Tout accréditerait donc clairement l'authenticité des civilisations disparues si les
préhistoriens n'avaient semé le doute dans les esprits avec leurs ères du paléolithique, du
néolithique et de l'homme abêti, descendant directement du singe !
Impossible dans ces conditions, si des orangs-outans ou des anthropoïdes sont nos
ancêtres, d'admettre qu'ils aient pu connaître la télévision, la radioactivité et le voyage
sidéral !
Mais, depuis quelques années, deux découvertes remettent tout en question et
démolissent les théories des préhistoriens de la vieille école :
— il est peu probable que l'homme descende du singe;
— le paléolithique et le néolithique sont des inventions, des erreurs monumentales et
ne reposent que sur des interprétations abusives, comme nous le démontrerons (1).
(1) Nous traiterons cette question mais peut-être est-il bon de donner dès
maintenant un élément d'appréciation : nos ancêtres n'ont jamais utilisé de couteaux, de
haches ou d'outils en silex, sauf quelques « minus » analogues à nos actuels « clochards ».
Si l'humanité passée avait utilisé le silex de façon courante, on devrait trouver des milliards
et des milliards d'outils. Or, on ne trouve pratiquement rien. C'est-à-dire à peine quelques
centaines de milliers de haches (l'outil principal), de quoi justifier 10 à 20 habitants du
globe par génération. Pas un de plus !
D'autre part, les preuves existent encore : des villes sont enterrées, des continents ont
été engloutis par déluge et cataclysme cosmique, des civilisations inconnues ont précédé la
nôtre.
Buffon, Laplace, Arago, Humboldt et cent autres savants y croyaient : Pourquoi pas
vous?

Des temples, des cités sous les sables et dans la mer
Dans le désert de Gobi, des archéologues soviétiques ont relevé d'immenses
substructions émergeant par endroits dans les dunes. Dans le désert d'Arabie on retrouve non
loin de Mareb (Yémen) l'emplacement de Saboea, la capitale de la Reine de Saba, mais sous
les ruines on voit les fondations d'une cité beaucoup plus ancienne, du temps où l'Arabie était
une terre riche, grasse et bien irriguée.
Plus au nord, en plein désert encore, s'érigent les ruines de Palmyre, à 120 kilomètres à
l'ouest de Homs en Syrie. Pourquoi et comment la très puissante cité antique fut-elle
construite au milieu des sables? « On en est réduit à des conjectures », disent les historiens
avec d'autant plus de gêne qu'ils savent pertinemment que des centaines de milliers d'habitants
mangeaient, buvaient, vivaient dans la capitale de la reine Zénobie.
Tout s'explique si l'on admet que ce désert aride était jadis constitué de terre arable.
Salomon est le constructeur de Palmyre, assure la tradition juive, mais des ruines
existaient déjà à cet endroit et certains chroniqueurs, M. de Colonge entre autres, avancent «
qu'un roi très vanté (le roi Salomon) trouva dans une cité ensevelie un gros trésor perdu dans
une horrible tourmente et qui fut la source de ses richesses tant célébrées, mais dont aucun
auteur n'a pu dire exactement l'origine (1) ».
(1) Le roi Salomon envoyait des expéditions à Ophir, que l'on pense être Zimbabwe
en Rhodésie du Sud, pour ramener l'or nécessaire à la construction du Temple. Mais on
sait que le rendement fut assez décevant : 420 talents d'or fin pour une de ces expéditions,
soit 14 millions de dollars 1941. En réalité, Salomon était un roi pauvre qui dut s'associer
avec Hiram pour construire le Temple. L'assertion de M. de Colonge n'est donc pas
dépourvue de logique.
L'ancienne Copae, en Grèce, fut détruite jadis par Hercule, conte la tradition, ce qui,
bien entendu, cache une vérité d'un genre plus rationnel.
Au fond du lac Copaïs (lac Lividia actuellement), on distinguait encore au siècle
dernier les vestiges d'une ville qui, il y a 5 000 ans, devait se trouver surhaussée d'une bonne
cinquantaine de mètres.
En effet, les archéologues ont découvert avec étonnement un réseau d'égouts destinés
à diriger vers la mer les eaux d'évacuation, mais la cité s'étant enfoncée au creux de la vallée,
les canaux montent en partant de Copae, au lieu de descendre !
Il s'est donc produit à cet endroit un grand cataclysme dont les Grecs ont perdu le
souvenir puisqu'ils l'attribuent à la colère d'Hercule.
Pourtant, Copae était une puissante cité, car on retrouve encore, partant de cinquante
égouts collecteurs, des puits profonds taillés dans le roc, faisant fonction de bouches d'air,
l'ensemble constituant un travail si titanesque que ni la Grèce de Périclès ni la Grèce moderne
n'auraient pu l'entreprendre et le mener à bonne fin.

Les initiés sauvés des eaux
En Egypte, des temples ensevelis sont mis au jour plusieurs fois par siècle, et il est
hors de doute que le désert recouvre encore d'immenses cités inconnues.
On a partiellement dégagé les monuments de Thèbes aux cent portes avec ses grottes
syringes, ses palais souterrains à plusieurs étages, et ceux de Karnak avec l'allée royale où
seize cents sphinx alignés, de dimensions colossales, montaient une garde hiératique.
On a désenseveli le Sphinx, dégagé le bas des Pyramides, mais l'Egypte antique,
antérieure aux pharaons et au déluge, dort sous des millions de mètres cubes de sable dont on
aimerait bien expliquer l'amoncellement.
Le baron d'Espiard de Colonge, qui consacra sa vie à étudier ce problème et à
recueillir les traditions d'Afrique du Nord, a fait à ce sujet de curieuses révélations :
Il a été dit dans des temps très anciens, écrit-il dans son livre L'Egypte et l'Océanie
(Paris 1882), qu'au midi des grandes Pyramides et à l'ouest des profondes ruines de
Memphis, existent un sérapéum (temple) et les vestiges d'un vieux portique plus ou moins
enfouis et difficiles à retrouver dans le dédale du désert. Ce lieu, ajoute la légende, renferme
les bouches de longues galeries par lesquelles on peut aller à des labyrinthes et à d'antiques
et extraordinaires habitations dont les Pyramides ne sont que les épaisses, massives et
lourdes flèches étudiées.
De vastes rameaux communiquant les uns avec les autres donnaient à ces
constructions les apparences d'une cité souterraine enveloppée dans un abîme de substances
sèches, au lieu d'être plongée sous un engloutissement par les eaux (1).
(1) Cette tournure de phrase signifie sans doute qu'il s'agit d'une cité ensevelie sous
les sables et non immergée dans les eaux.
M. de Colonge, toujours sans donner ses sources, ajoute que ce secret demeurera
longtemps caché, car des collèges d'initiés tenaient leurs assises dans la cité ensevelie qui
avait également servi de sanctuaire à de hauts personnages de l'Occident.
En somme, il existerait sous le désert égyptien un royaume souterrain analogue à
l'Agartha du Tibet.
Prévoyant longtemps à l'avance, par « des calculs et de hautes et savantes observations
», que le globe terrestre allait subir un grand cataclysme, les initiés d'Egypte et d'Occident
avaient fait construire ce refuge où il^ avaient pu conjurer le péril et sauver en même temps «
des objets précieux de tout ordre et les archives du monde primitif ».
Il faut avouer que ces assertions de M. de Colonge ne sont guère convaincantes,
pourtant on oublie généralement que les fouilles du célèbre égyptologue Mariette, au milieu
du xixe siècle, tendraient à accréditer une fantastique interprétation !

Sous le Sphinx
A une soixantaine de pieds de profondeur, sous le Sphinx, où il faisait creuser,
Mariette retrouva des constructions cyclopéennes et un magnifique temple comprenant un
vaste ensemble de chambres et de galeries, en granit et en albâtre, sans nulle inscription ni
bas-relief, enseveli depuis tant de milliers d'années qu'aucun historien n'en soupçonnait
l'existence (2).
(2) Grand Dictionnaire Universel du xixe siècle, Tome IV, p. 268, col. 2. A tort ou à
raison, les archéologues croient que le Sphinx est édifié sur un plateau rocheux.
Or, la tradition assure que l'érection du Sphinx défie la mémoire des hommes, et peutêtre
en est-il ainsi tics Pyramides qui, de toute évidence, ne furent pas construites dans un
désert.
Dans Histoire inconnue des Hommes depuis 100 000 ans (3), nous avions apporté au
dossier de ce mystère une importante contribution inédite, à laquelle nous pouvons encore
ajouter.
(3) Éd. J'ai Lu, n° A 372****.
Si les Pyramides sont ce que l'on croit : des sortes de balises capables de résister aux
cataclysmes terrestres et à l'ensevelissement par les sables, il faut admettre qu'elles sont aussi
le reliquaire où furent cachés les documents les plus précieux des antiques civilisations.
Il devient alors probable que les constructeurs aient voulu leur donner des
mensurations, une masse, une architecture extérieure et intérieure révélatrices de hautes
connaissances en mathématiques et en astronomie.
Les monuments égyptiens sont de colossales pierres parlantes que trop de non-initiés
ont soumis à la torture, pourtant, un fait extrêmement curieux est à noter, c'est qu'en dépit de
mille sollicitations scientifiques, parascientifiques, occultes, etc., les Pyramides de Gizeh
n'ont pas livré leur secret !

Les Pyramides
La date de leur construction est encore un mystère, car si Bonaparte a avancé le chiffre
de 4 000 ans, Hérodote dit 6 000 années (1).
(1) Classiquement, les Pyramides sont des tombeaux, et comme le Sphinx, elles
dateraient de la IVe dynastie = 2 900 ans av. J.-C.
D'après l'historien Abou-Zeyd-el-Balkhy, « l'inscription gravée sur les Pyramides fut
traduite en arabe; elle apprenait l'époque de la construction; ce fut au temps où la Lyre était
dans le signe du Cancer; le calcul donne deux fois 36 000 ans solaires avant l'hégire ».
Ce qui paraît bien exagéré !
Des papyrus trouvés sur des momies égyptiennes par les archéologues arabes ou
coptes Armelius, Abumazar et Murtadi fournissent des relations plus vraisemblables.
En ce temps-là, disent les textes, Sauryd, fils de Sah-louk roi d'Egypte, vit dans un
songe une énorme planète qui tombait sur la Terre dans un fracas épouvantable en y
engendrant les ténèbres. Les populations décimées ne savaient où se sauver pour éviter la
chute de pierres et d'eau chaude puante qui accompagnait le cataclysme... Ces événements
devaient se produire quand le coeur du Lion serait arrivé à la première minute de la tête du
Cancer. Le roi Sauryd ordonna alors la construction des Pyramides.
Ce témoignage est en corrélation avec la chute du ciel, contée par toutes les traditions
du monde et se rapportant selon nous à l'avènement de la planète Vénus.
Les Anciens assurent que le revêtement calcaire des Pyramides — aujourd'hui
entièrement disparu — portait des inscriptions en langue inconnue, que vit l'historien et
médecin arabe Abdallatif au XVIe siècle.
Néanmoins, aucune hypothèse n'éclaircit de façon satisfaisante le mystère des
Pyramides : leur destination reste un problème, leur écriture n'a pu être retrouvée et leur
agencement nous est impénétrable.
Il reste toujours à expliquer, dit l'archéologue Jomard, pourquoi fut édifiée une si
prodigieuse accumulation de pierres. Et pourquoi toutes ces galeries, cette profusion de
chambres, ce puits dont on ignore l'issue ou l'extrémité inférieure... ces canaux obliques,
horizontaux, coudés, de dimensions différentes... ces vingt-cinq mortaises pratiquées sur les
banquettes de la galerie haute; cette grande galerie élevée suivie d'un couloir extrêmement
bas; ces trois travées singulières qui précèdent la chambre centrale, et leur forme, leurs
détails, sans analogie avec rien de ce que l'on connaît...
Sans analogie avec ce que l'on connaît... voilà peut-être une des clés de l'énigme !
Certes, les occultistes ont donné des réponses à ces questions, notamment en avançant
qu'il s'agissait là d'un parcours initiatique; certes, d'autres monuments dans le monde
présentent des mystères analogues, mais non identiques : les mégalithes, les alignements et les
cavernes mégalithiques de Bretagne et de Grande-Bretagne, le Temple de Hagar-Quim dans
l'île de Malte, les statues de l'île de Pâques, les pyramides de terre de Polynésie ... l'inconnu, le
mystérieux foisonnent sur notre globe, mais l'architecture intérieure des Pyramides d'Egypte
est très particulièrement sans analogie « avec ce que l'on connaît ».
Constructions extraplanétaires?
Alors, se pose l'interrogation : et si leur sens, leur raison d'être appartenaient à des
conceptions étrangères au génie terrestre?
Cette conjecture fut avancée un soir, à une réunion de « la Table Ronde » autour de
laquelle les membres d'une société secrète de Paris (1) étudient les problèmes du fantastique
et du mystérieux inconnu.
(1) Cette société secrète se réunit périodiquement dans l'arrière-salle d'un
restaurant de Montmartre, rue Rodier. Autour d'une table ronde, éclairée par une lampe à
pétrole, huit personnes — quatre hommes, quatre femmes — proposent à toute énigme des
explications libérées des dogmes scientifiques et religieux, afin de cerner les vérités
différentes dans un espace et un temps (ou un espace-temps) que ne sauraient admettre des
esprits acquis au rationalisme classique.
Dans l'hypothèse de la venue sur Terre d'hommes d'une autre planète, ces ancêtres
supérieurs, après des siècles ou des millénaires d'existence terrestre, auraient calculé
exactement la date du cataclysme de fin de monde.
Voulant laisser aux générations futures éventuelles un Mémorial pouvant servir à leur
enseignement, ils firent édifier en Egypte les Pyramides (en Bolivie ; la Porte de Tiahuanaco).
La science de ces extraterrestres était évidemment conditionnée par leur essence et
aucun archéologue n'a pu encore, avec son génie terrien, en trouver la clé, mais une évolution
plus avancée permettra sans doute dans l'avenir de traduire le message.
L'orientation de la Grande Pyramide quand elle coïncidera avec le nord serait le signe
d'une ère nouvelle, et alors, la vérité cachée au fond du puits mystérieux apparaîtrait, nue,
resplendissante... terrible peut-être.
Les empiriques en recherchant des étalons de mesure et des coordonnées dans les
dimensions, à coup sûr très étudiées, du monument, n'ont fait que prévoir une vérité encore
mal définie, encore muette.
Ces traditions et ces découvertes archéologiques, sans élucider l'énigme, nous
apportent cependant la certitude que les substructures des Pyramides sont considérablement
antérieures au déluge biblique.

Cités refuges
Est-il permis de suggérer que la cité décrète de Gizeh — si elle existe — a pu servir
plusieurs fois de refuge aux hommes, au cours de plusieurs déluges, et qu'elle aurait peut-être
la même destination lors du prochain cataclysme terrestre? Cette suggestion, accréditée chez
les initiés, donne à penser que des archives antédiluviennes seraient encore cachées sous les
Pyramides.
Les traditions de l'Inde, de l'Asie Mineure et des deux Amériques, en concordance
étrange, affirment que sur tous les continents les initiés surent trouver un refuge de haute
sécurité. Ossendowski dans Bêtes, Hommes et Dieux (2) conte qu'un lama chinois « dit au
Bogdo-Khan que des cavernes souterraines de l'Amérique sont habitées par le peuple ancien
qui disparut sous terre ».
(2) J'ai Lu, A 202**.
Légende, penserez-vous? Non pas ! Il est bien certain que les cités souterraines
américaines ne sont plus habitées par le « peuple qui disparut sous terre », mais elles le furent
il y a quelques millénaires, et le naturaliste Charles d'Orbigny, au siècle dernier, vit dans les
ruines de Tiahuanaco, en Bolivie, les entrées de galeries menant à la cité secrète.
Il est même probable que les tumuli ouverts et que les galeries couvertes de Bretagne
et d'Irlande durent aussi servir d'abri « contre la chute des pierres du ciel » au temps du grand
cataclysme cosmique (1).
(1) Près de Néant (Morbihan), à l'entrée de la forêt de Brocéliande, est le lieu dit «
Pertuis Néanti » où, selon les empiriques, serait l'entrée d'un refuge secret celtique,
analogue à l'Agartha.
Chez les Péruviens de la vallée de la Xauxa, chez les Mexicains et les Indiens des lacs,
on retrouve aussi la tradition du refuge secret des initiés missionnés pour recommencer le
monde.

La terre de la Lune
La Bible explique les causes et la nature exacte du cataclysme cosmique par le
courroux divin, mais plus rationnellement, on pense à une perturbation dans notre système
solaire.
Le drame du déluge, disait-on dans l'Antiquité, aurait coïncidé avec une grande
nouveauté planétaire.
Le baron d'Épiard de Colonge avance une théorie, incroyable de prime abord, mais
qu'il serait injuste d'écarter sans étude, car elle trouve pour l'appuyer, du moins partiellement,
des indices significatifs, sinon probants.
En résumé, l'auteur pense que la Lune a déversé sur la Terre une grande partie de son
cortex minéral, végétal et animal, ensevelissant de ce fait nos antiques vallées, nos villes et
nos civilisations, érigeant par endroits des montagnes, où il n'y avait que terrain plat, noyant
par ailleurs sous un désert de sable des contrées verdoyantes et peuplées (2).
(2) En effet, la Lune avec sa surface ravagée, nue, poussiéreuse, présente bien
l'aspect d'une planète dont toute l'écorce aurait été happée par le vide ou déversée quelque
part. Dénudée à vif, elle paraît scalpée, ce qui laisse supposer qu'un terrible cataclysme en
fut la cause. En outre, elle n'a pas d'océans et pas (ou peu) d'atmosphère, ou bien elle les a
perdus ce qui est plus vraisemblable. Enfin, on sait et on voit sur les dernières photos prises
récemment par les fusées américaines que la Lune a subi un bombardement effroyable de
météorites qui l'ont criblée de cratères, comme il en était des champs de l'Argonne en 1918.
Alors se pose la question : pourquoi ce bombardement sur la Lune et pas sur la Terre? La
Lune serait-elle une planète voyageuse, criblée au cours d'une longue randonnée sidérale,
qui après quelques heurts ou frôlements avec la Terre, serait finalement devenue son
satellite? M. de Colonge fait preuve d'une singulière sagacité en annonçant plus d'un siècle à
l'avance, les grandes guerres nucléaires, des cataclysmes naturels et peut-être une
immixtion d'extraplanétaires. Par la même occasion, il soutient une thèse qui depuis est
devenue classique, celle de l'évolution universelle.
Certes, cette théorie est fantastique, mais on ne peut l'écarter délibérément car chacun
sait - les préhistoriens exceptés - que notre globe a subi de considérables bombardements
météoritiques qui ont submergé certaines régions et anéanti des populations entières.
Les hommes ont la mémoire courte ! Ils ont oublié les pluies meurtrières de pierres, de
terre, de feu, les inondations (déluges) qui périodiquement, et hier encore -1500 av. J.-C. - ont
ravagé notre planète.
C'est tout à fait par miracle que depuis quelques millénaires nous vivons dans une
tranquillité cosmique-un miracle qui ne saurait s'éterniser !
Dans cette pensée, M. de Colonge annonce que les Européens modernes et tous les
autres peuples n'ont que quelques siècles d'attente pour s'organiser et se préparer sur la
Terre à soutenir de nombreux assauts venant de l'espace à jamais mystérieux... épreuve qui
ne sera encore qu'un nouvel acte de progrès ou de transformations célestes.
Il n'est plus question de fin du monde, ajoute-t-il, mais d'évolution universelle, n'en
déplaise à ces petites gens qui, en tous propos, hors des banalités admises, se hâtent détaxer
d'impiété ou de rêveries scientifiques les paroles sensées de ceux qui veulent redresser leur
mince esprit rétréci (sic).

Un fait oublié : la fin du dernier monde
Quel que soit le bien-fondé des théories de M. de Colonge, il n'en demeure pas moins
que le fait, c'est-à-dire l'existence de cataclysmes universels ayant dans le passé éprouvé notre
planète, paraît irréfutable.
Depuis 10 à 11 000 ans, le globe terrestre a été plusieurs fois bouleversé, déchiré,
éventré, par des catastrophes analogues en proportion aux ravages que causerait l'éclatement
de milliers de bombes atomiques de cent mégatonnes.
Les océans ont été précipités sur les montagnes et dans les vallées, les pôles ont dérapé
de leurs bases, des continents ont été submergés, d'autres sont sortis tout neufs des abysses
marins, et l'humanité, chaque fois, a péri dans sa quasi-totalité.
Ces sortes de fin de monde ne sont pas très anciennes et nos aïeux réchappes
miraculeusement en ont été témoins et en ont transmis le souvenir et les péripéties par les
traditions et les écrits sacrés.
Mais follement insouciants, ou obéissant à on ne sait quelles consignes surprenantes,
les démiurges de notre société de nos institutions, de notre science feignent d'ignorer ces
événements primordiaux ou les réfutent.
L'Atlantide engloutie? Une fable de Platon !
La Terre de Mû... les civilisations disparues... les villes enterrées, ensevelies :
divagations d'empiriques, décrètent les bien-pensants avec un sourire de commisération !
Au vrai, toute notre civilisation a été édifiée sur une immense imposture avec des
bases arbitraires, des postulats insensés et des écrits, dits sacrés, interpolés, tronquées,
trafiqués.
Dénoncer la supercherie, reconsidérer le problème serait une oeuvre titanesque, une
révolution à l'échelle de la planète, que les meneurs de jeu ne peuvent plus se permettre
d'entreprendre.
Alors, bon gré mal gré, il faut continuer la partie avec les dés pipés, sourire aux «
fables » de la tradition, faire naître Adam du limon de Sumer ou de la semence d'un singe
d'Asie ou d'Afrique.
Pourtant, quelles vérités différentes surgiraient du passé pour qui voudrait le remonter
hors du talweg de l'histoire officielle !
Si l'humanité a péri il y a 4 000 ans... si des continents ont été engloutis... si - qui sait?
- des planètes sont venues frôler la Terre, aspirer ses océans ou déverser sur elle leurs
montagnes et peut-être leurs cités, ne devrions-nous pas réviser en partie nos connaissances et
les étalonner aux paramètres de l'histoire reconstituée?
C'est ce que nous allons entreprendre en nous référant aux seules sources demeurant
encore accessibles : les traditions orales et écrites.

Déluge : le inonde commence en Arménie
La réalité du déluge universel - d'ailleurs scientifiquement admise — est attestée par
tous les anciens peuples de la Terre, avec les mêmes traits essentiels : destruction de la race
humaine et sauvetage en bateau d'un seul couple qui ensuite repeuple la Terre.
Dans la Bible, le déluge, bien que reconstitué à partir de fragments de traditions, est
conté avec une certaine cohérence.
Dieu dit : « J'exterminerai de dessus la Terre l'homme que j'ai créé; j'exterminerai tout,
depuis l'homme jusqu'aux animaux, depuis tout ce qui rampe sur la terre jusqu'aux oiseaux du
ciel; car je me repens de les avoir faits » (Genèse VI-7).
Certes, nous pourrions blâmer l'injustice du Seigneur qui, dans son courroux délirant,
va tout anéantir, coupables et innocents, impurs et purs, hommes et animaux... mais ne s'agitil
pas de symboles?
Dieu fit donc comme il avait décidé, mais excepta le sage Noé, sa famille et les
animaux entrés dans l'Arche(l).
(1) II excepta donc aussi tout ce qui nage et vit dans la mer ou sur les eaux :
poissons, canards, goélands, phoques, tortues, etc.
Tous les hommes moururent et généralement tout ce qui a vie et qui respire sur terre
(Genèse VII-22) et les rescapés atterrirent sur le mont Ararat en Arménie.
Si l'on en croit la Bible, notre monde actuel n'est pas né à Sumer ou ailleurs, mais en
Arménie, et notre civilisation est donc (au moins) la deuxième civilisation humaine.

Les archives du monde sont sauvées
Les traditions chaldéennes se recoupent assez bien avec celles de la Bible : le roi
Xisuthrus est averti par le dieu Chronos que le déluge va survenir. Le souverain enfouit dans
Sisparis la ville du Soleil « les écrits qui traitaient du commencement, du milieu et de la fin de
toutes choses » (écrits qui seraient donc antérieurs à la Bible) et avec toute sa cour se réfugie
dans un vaisseau qui finit comme l'Arche par atterrir en Arménie, mais sur le mont Korkoura.
Note importante : le roi Xisuthrus, le Noé des Chaldéens, dès que son vaisseau toucha
la pointe du mont Korkoura, mit pied à terre en compagnie du pilote, de sa femme et de sa
fille, et tous quatre ne furent jamais revus, bien que la terre émergée se réduisît alors à un
modeste îlot : ils furent enlevés vers le ciel, comme l'avait été Enoch !
Enlevés comment? Par des anges ou par une machine volante?
Noé, d'après les Apocryphes, aurait emporté dans l'Arche, le plus ancien livre du
monde : le Livre d'Enoch, et plusieurs initiés, Enoch et Mathusala notamment, auraient su
trouver un refuge extérieur à la Terre, durant toute l'inondation.
Partout dans le monde, des traditions affirment l'authenticité de ce déluge et de cette «
fin de monde ».
Aux Indes, les Védas et le Ramayana relatent une histoire parallèle où le dieu Brahma
confère au légendaire Manu le soin de repeupler la Terre. Par contre, dans le Bhâgavata
Purâna, plus récent, c'est le roi de Drawida qui joue le rôle de Manu, après avoir caché les
précieux Védas, peut-être dans le sanctuaire de l'Agartha.
En Egypte, prévoyant le déluge, Hermès Trismégiste écrit sur des stèles, en
hiéroglyphes, la somme des connaissances humaines pour qu'elles échappent à la destruction.
Ces stèles ou «colonnes hiéroglyphiques furent placées en terre siriadique ».
Une tradition juive, d'après l'historien Josèphe, dit que le patriarche Seth, pour
conserver l'acquis de connaissance des hommes, « éleva dans la prévoyance de la double
destruction par le feu et par l'eau qu'avait prédite Adam, deux colonnes, l'une de brique, l'autre
de pierre, sur lesquelles furent gravées ces connaissances ».
Ces colonnes, comme celles d'Hermès, furent érigées dans la terre de Siriad qui
pourrait bien se situer en Syrie ou en Arménie.

Preuves du cataclysme terrestre
Platon rapporte que Solon ayant interrogé les prêtres égyptiens de Saïs, ceux-ci lui
firent cette réponse :
Après une période déterminée de temps, une inondation changea la face de la Terre.
Le genre humain a péri plusieurs fois de différentes manières, voilà pourquoi la nouvelle race
des hommes manque de monuments et de connaissance des temps passés... C'est après un
déluge que fut engloutie l'Atlantide...
Les Grecs parlent de deux déluges, celui d'Ogygès, le plus ancien et celui de
Deucalion, fils de Prométhée, que l'on situe il y a 3 500 ans.
En Germanie, le déluge est précédé d'un fléau de feu qui ressemble fort à un
cataclysme cosmique, ce qui est aussi le cas dans la plupart des autres nations du globe où
l'eau et le feu du ciel se conjuguent pour anéantir l'espèce humaine.
La Bible, dans l'Exode et dans le Livre de Josué, parle d'étranges phénomènes célestes
et terrestres se produisant après le déluge.
Dans l'Exode, il est dit : « Le Seigneur fit pleuvoir la grêle et le feu mêlés l'un à
l'autre... dans tout le pays d'Egypte la grêle frappa de mort tout ce qui se trouva dans les
champs, depuis les hommes jusqu'aux bêtes... il n'y eut qu'au pays de Gessen où étaient les
enfants d'Israël que cette grêle ne tomba pas... »
On peut, certes, émettre des doutes sur cette providentielle protection, d'autant que des
traditions connues des rabbins assurent « que presque tout Israël périt ».
Les Égyptiens, datant ces événements du temps de l'Exode, disent qu'un
bouleversement cosmique mit fin à la période du Moyen Empire et que l'humanité périt dans
sa quasi-totalité (1).
(1) Nous pouvons formuler des doutes au sujet de l'Exode ! Il ne fut
vraisemblablement qu'une longue errance de quelques tribus. Les Égyptiens fort malmenés
par le cataclysme ne poursuivirent sûrement pas les Hébreux; en ce sens, le passage de la
mer Rouge serait une fable !
Le papyrus Ipuwer parle de fleuves de sang, de pluie de terre rouge, de murs dévorés
par le feu et d'une double muraille d'eau qui engloutit les hommes.
Ces perturbations postdiluviennes intriguent les historiens. S'agirait-il, par la faute
d'une interpolation, du grand déluge universel ou-bien, en acceptant la datation biblique et
égyptienne, d'un cataclysme très localisé?
Les cataclysmes universels sont représentés dans la mythologie grecque par la révolte
des Titans, la guerre des géants et le combat de Typhoeus avec Zeus.
La mer et la terre retentissent d'un bruit affreux et le ciel ébranlé gémit... la terre
féconde brûle en frémissant, les vastes forêts éclatent, tout bouillonne... la terre et le ciel se
confondent, l'une ébranlée sur sa base, l'autre tombant de sa hauteur (1).
(1) F. Guiraud et A.-V. Pierre, Mythologie générale, Éditions Larousse.
Platon, parlant d'après les prêtres égyptiens, disait que l'embrasement du monde par
Phaeton avait été provoqué par une perturbation planétaire.
Un Américain érudit, le Dr I. Velikovsky, prolonge cette thèse en attribuant les
troubles cosmiques aux circonvolutions d'une comète qui toucha deux fois la Terre avant de
se muer en planète de notre système : l'irradiante Vénus (2).
(2) Lire de I. Velikovsky : Mondes en collision, Éd. Stock, Paris
Velikovsky nous paraît très près de la vérité et nous faisons nôtres toutes ses théories,
en mettant toutefois l'accent sur un fait extérieur qui, à notre point de vue, a dû précéder le
cataclysme naturel : une catastrophe terrestre provoquée par les hommes !
Événement extérieur que l'auteur de Mondes en collision a d'ailleurs évoqué dans les
toutes dernières lignes de sa préface :
Que le ciel soit « tombé sur la Terre » est si évident en notre pensée que, même sans
preuve, sans indice, nous y croirions avec une foi invincible.
Pour nos ancêtres celtes, le souvenir du cataclysme avait laissé la seule crainte
susceptible de glacer leur coeur : que le ciel tombât sur leurs têtes.
Les Lituaniens après l'événement ne laissent survivre qu'un rescapé de la race divine :
l'aryen Mannus dont le nom est à rapprocher du Manu indien, du Minos grec, du Menw
kymrique et du Menés égyptien.
Le déluge des Abyssins catholiques, des Turcs et des Arabes est copié sur celui de la
Bible. En Afrique, les traditions rapportent qu'un jour, dans les temps anciens, le ciel tomba
sur la Terre.
Le Bundehech, livre sacré des Zoroastriens, relate une guerre entre le ciel et la Terre,
entre les étoiles et les planètes. Ahriman, le dieu du mal, perça notre globe avec les «
khrafçtras aux morsures venimeuses ».
Nous savons par Ovide que le Caucase fut embrasé, ce qui doit avoir un rapport avec
les puits de pétrole.
Aux Indes, le cataclysme cosmique est évoqué par le combat entre Vichnou ou
Krishna et le Serpent; dans un texte du Visuddhi Magga, il est dit que la Terre fut retournée et
qu'un cycle du monde se trouva détruit.
Les mêmes termes sont employés dans les traditions chinoises et correspondent peutêtre
au déluge de l'empereur Yaou qui vit les eaux monter à l'assaut des montagnes et tuer les
Chinois par millions
Ce fut également la « fin d'un âge du monde » au Japon; en Sibérie, on conte qu'une
mer de feu consuma toute la Terre; les traditions des Esquimaux, des Lapons et notamment
des Finnois — dans le Kalevala— assurent que la Terre fut retournée, le bas devenant le haut
et qu'il y eut un embrasement universel suivi d'un déluge qui fit périr l'humanité.
En Amérique, en Colombie, le déluge de Bochica et celui du Mexicain Coxcox sont
analogues au déluge de Noé avec un nombre de survivants que l'on pourrait compter sur les
doigts.
Les Indiens de la Nouvelle-Californie et de la région des Lacs, au temps où leurs
tribus existaient, se souvenaient d'une fin de monde qui est aussi relatée par les anciens
Mexicains dans le Popol-Vuh.
Le ciel s'écrasa jadis sur la terre au Brésil; et en Polynésie, on vit, après un déluge et
une pluie de feu, des terres s'engloutir et d'autres sortir de la mer...
Ces déluges et ces cataclysmes à caractère cosmique (1) attestés par les traditions,
prouvés par Cuvier et par les géologues, ne laissent donc guère de doute sur l'authenticité des
civilisations disparues, des continents engloutis, enterrés... bref, sur la réalité d'une histoire
invisible qu'il est fascinant de reconstituer.
(1) Toutes les traditions du globe, même celles des peuplades les plus reculées
d'Afrique et de Polynésie, donnent un caractère cosmique à la fin du monde antédiluvien,
sauf la Bible pour qui tout l'univers est concentré autour de Jérusalem.

Robert Charroux, le livre des secrets trahis.

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