Démasqués.

 

Un temps de masques pour se dé-coronaver, nouveau visage d'une terre asphyxiée, nouvel ordre mondial à bout de souffle.

Peut-être le dernier masque d'une longue série.

Comme un rire grippé, éternué par la commedia dell'arte, qui s'achève dans un mouchoir trempé de larmes.

Nous étions pourtant habitués à porter des masques, visages sculptés par les grands artisans de nos sociétés.

Carnaval d'êtres jouant leur rôle carnassier.

Atchoum!

Pardon, juste un éternuement dû à ce grand hiver trop chaud.

"Winter is coming"!..

Le réchauffement climatisé fait froid dans le dos!

Mais revenons à nos masques de filles, de fils, de mères, de pères, de soeurs, de frères, d'amis, d'amoureux, d'amants, de maîtres et de subordonnés.

Pour les vivants, de tout temps, ces figures imposées 

empêchaient de respirer librement.

Alors pourquoi rouspéter contre ce masque de plus?

Etait-ce le masque de trop?

L'acteur éreinté arrêta d'interpréter pour observer les spectateurs qui jouaient leurs propres scènes.

Personne ne remarqua son arrêt, ils étaient trop occupés à pantomimer leur rôle.

Echappant aux projecteurs, il descendit les marches de sa scène comme un Chopin chopant les notes libératrices.

Remontant l'allée tout en descendant ses masques, presque échappé de l'asile, les portes du théatre s'ouvrirent pour révéler un horizon infini.

Don/Doc Garano