C'était une vieille dame qui avait connu les rideaux de velours rouge,l'air saturé de fumée,de désirs et d'avenirs...
Combien de lèvres s'étaient trouvées sur ses sièges usés par tant de fesses serrées d'attentes?
Combien de sourires, de rires, de larmes conservaient ses synthétiques tissus devenus organiques, devenus mémoire tatouée sur ses murs.
C'était une vieille bâtisse bâtie comme un temple voué aux rêves, ses fissures témoignaient des âges qui l'avaient traversés.
Des plus belles, des plus jeunes qu'elle avaient fleuries dans le bitume des parkings.
Ses filles, ses amazones aux nouveaux attraits.
C'était une vieille dame que les jeunes âmes avaient fuient pour traverser rapidement le couloir de ses descendantes.
Les baisers, les caresses et l'évasion se passaient à présent devant les hublots de petits navires.
Son grand écran, écrin de richesses passées, sourit dans le jeu de lumière que formait les portes se fermant une dernière fois sur sa toile.
Le Kinema est mouvement, l'art d'écrire sur les rétines n'avait plus besoin de grands pinceaux pour enchanter nos paradis perdus.
L'art de rêver ensemble était devenu individuel...
Mais Ciné,ma vieille Dame, se trouvait encore dans l'arrière-plan des petits écrans!
Don/Doc Garano
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire